Nouvelle première mondiale pour le port d'Anvers : un remorqueur fonctionnant au méthanol
Feu vert de la Commission européenne pour le methatug
23 juin 2021 - L'Autorité Portuaire d'Anvers va convertir un remorqueur à la propulsion au méthanol, une première mondiale. Ce methatug fait partie du projet européen Fastwater, qui vise à démontrer la faisabilité du méthanol comme carburant durable pour la navigation. La Commission européenne a donné son feu vert cette semaine. Avec cette première mondiale, le port d'Anvers a franchi une nouvelle étape importante dans la transition vers un port durable et neutre en CO2.
Adaptation de la réglementation
Les bateaux fluviaux devant se conformer aux règles de la CCNR (Commission centrale pour la navigation du Rhin), une dérogation à la réglementation est nécessaire pour le methatug. C'est pourquoi le projet a été présenté pour la première fois il y a un an et demi au CESNI, le comité européen pour l'élaboration de standard en matière de navigation fluviale, auxquelles les remorqueurs doivent également se conformer. Après plusieurs séries de feedback et d'ajustements, il a ensuite été soumis à la Commission européenne. Celle-ci a émis un avis favorable officiel, et la transformation du bateau-remorqueur peut commencer sous peu. Le methatug devrait être opérationnel au début de 2022.
Consortium Fastwater
Le méthatug fait partie du projet Fastwater, qui a été mis sur pied par un consortium de leaders européens en matière de recherche et de technologies maritimes, dont l'Autorité Portuaire d'Anvers. Le consortium vise à démontrer la faisabilité du méthanol renouvelable en tant que carburant d'avenir pour une navigation neutre en carbone. Le projet a été financé par le programme européen de recherche et d'innovation Horizon 2020. Dans le cadre de ce projet, l'Autorité Portuaire d'Anvers va convertir l'un de ses remorqueurs à la propulsion au méthanol.
Outre l'Autorité Portuaire d'Anvers, qui fournit le bateau-remorqueur, plusieurs autres partenaires sont impliqués dans ce projet. Dans le cadre du consortium Fastwater, l'entreprise suédoise Scandinaos a dessiné l'ensemble du navire, ABC (Anglo Belgian Corporation) est responsable de la transformation du moteur et des réservoirs et tuyaux pour le méthanol, et l'entreprise allemande Heinzmann adapte les injecteurs. L’entreprise belge Multi a ainsi réalisé l'étude de faisabilité du projet.
Port multicarburants
Cette première fait partie d'un programme intégré d'écologisation de la flotte propre de l'Autorité Portuaire d'Anvers, qui s'efforce systématiquement d'intégrer les technologies les plus respectueuses de l'environnement disponibles. Le port d'Anvers, cinquième port bunker au monde, a intégré le GNL dans son marché bunker depuis quelques années. D'ici 2025, le port a pour objectif de devenir un port multicarburant à part entière, où les navires maritimes et les bateaux fluviaux pourront se ravitailler en carburants alternatifs à faible teneur en carbone tels que le méthanol, l'hydrogène ou l'électricité ainsi qu'en carburants classiques.
Jacques Vandermeiren, PDG de l'Autorité portuaire d'Anvers : "Avec nos partenaires, nous sommes constamment à la recherche d'applications innovantes et d'opportunités pour la transition vers des sources d'énergie alternatives et renouvelables. Ce méthatug constitue une nouvelle étape importante dans la transition vers un port durable et neutre en CO2, et nous avons relevé divers défis techniques et réglementaires. Grâce à des projets comme celui-ci, nous ouvrons la voie et espérons être un exemple et une source d'inspiration pour d'autres ports."
Annick De Ridder, échevine du port : "Tout comme avec l'hydrotug, le bateau-remorqueur à hydrogène, ce projet confirme notre rôle de pionnier dans le domaine de la transition énergétique. L'écosystème de la plateforme portuaire d'Anvers est un terrain d'essai à grande échelle idéal."
Secrétariat du CESNI, Benjamin Boyer : "Le Secrétariat du CESNI est très enthousiaste à l'égard de ce remorqueur modernisé et se réjouit de pouvoir tirer des enseignements de cette expérience. En effet, ce serait une contribution majeure aux travaux réglementaires en cours pour autoriser le méthanol comme carburant et contribuer ensuite à la transition énergétique de la navigation fluviale".