Le port d'Anvers, le port de Zeebruges et le Chili s'associent pour favoriser la production d'hydrogène
Les ports belges et le Chili signent un Protocole d'accord lors de la COP26 à Glasgow et collaboreront intensivement pour faire des flux d'hydrogène vert entre les continents une réalité.
Le 4 novembre, le Port d'Anvers, le Port de Zeebruges et le ministère chilien de l'Énergie signent un Protocole d'accord dans lequel ils s'engagent à travailler ensemble pour faire des flux d'hydrogène vert entre le Chili et l'Europe occidentale une réalité. Cette coopération éliminera les dernières barrières et lacunes en vue du démarrage effectif de la production verte, de la mise en place de la chaîne logistique entre les continents et de la logistique dans les ports maritimes belges et leur arrière-pays.
Dans le Protocole d'accord, signé lors de la journée de l'énergie pendant la COP26 à Glasgow, les différentes parties expriment leur intérêt à collaborer sur l'importante question stratégique de l'établissement d'un corridor entre leurs pays pour expédier de l'hydrogène vert ou des dérivés, produits au Chili et réceptionnés dans les ports belges, en vue d'une distribution ultérieure pour répondre à la demande prévue en Europe. La signature du Protocole d'accord s'est déroulée après un débat sur l'importation d'hydrogène entre Sébastien Arbola (Executive Vice President, ENGIE), Tom Hautekiet (CEO, Port of Zeebrugge), Juan Carlos Jobet (inistre chilien de l'énergie) et Tine Van der Straeten (ministre belge de l'énergie), et modéré par Noam Boussidan (Lead Energy, World Economic Forum).
Deux grands centres énergétiques européens
Le port d'Anvers, le plus grand port d'Europe en termes de taille et d'activités intégrées du cluster chimique, et le port de Zeebruges, le plus important terminal GNL et centrale éolienne offshore de Belgique, jouent un rôle important en tant que centres d'énergie fossile pour l'Europe occidentale. Ils reçoivent, stockent et expédient d'importants volumes d'énergie à des acheteurs d'électricité, de chaleur, de chimie et de transport. Les ports d'Anvers et de Zeebruges ont l'intention de faire partie de la solution climatique belge et européenne en agissant comme des centres d'énergie renouvelable précurseurs, en utilisant leurs infrastructures, leur savoir-faire et leur réseau pour importer et déployer d'importants volumes d'hydrogène vers l'arrière-pays européen.
Les deux ports sont convaincus que le futur système énergétique d'Europe occidentale devra se concentrer sur l'énergie éolienne et solaire nationale, ainsi que sur les volumes importés d'hydrogène renouvelable. Ils estiment que les vecteurs hydrogène seront la forme d'énergie adéquate pour permettre la transition dans des secteurs tels que la navigation maritime, la chimie, la production de carburant et de vapeur. D'où leur rôle d'acteur clé dans la Coalition d'importation d'hydrogène, dont l'objectif est d'associer des partenaires publics et industriels pour obtenir toutes les informations sur le système, nécessaires pour prendre les bonnes mesures.
Jacques Vandermeiren, PDG du port d'Anvers : « Lorsque nous regarderons l'impact de la COP26, j'espère sincèrement que nous l'appellerons « le sommet de l'action climatique ». Le sommet où les promesses ont été faites et tenues. C'est la seule façon de relever ce défi, en disant ce que nous faisons et en faisant ce que nous disons. Au port d'Anvers, nous continuerons à faire avancer nos ambitions pour faire en sorte que l'ensemble de notre flotte soit respectueux de l'environnement et pour continuer à nous développer en tant que port multi-carburant, offrant les carburants alternatifs que le transport maritime durable exige. »
Tom Hautekiet, PDG du port de Zeebruges, ajoute : « Nous sommes fiers de savoir que le Chili, le plus grand exportateur potentiel de molécules vertes, souhaite coopérer avec les ports d'Anvers et de Zeebruges. Cette opportunité nous permettra de réaliser ensemble notre ambition commune d'importer de l'hydrogène en Europe. Le fait qu'ils considèrent Zeebruges comme un port d'importation approprié confirme notre position en tant que centre énergétique important. En outre, notre étroite coopération ouvrira un nouveau chapitre pour la transition énergétique en Europe et dans le reste du monde. »
L'ambitieux plan énergétique du Chili
Le Chili, par le biais de sa stratégie nationale en faveur de l'hydrogène vert, s'est fixé des objectifs très ambitieux afin de devenir un pays neutre en carbone d'ici 2050 et d'utiliser les ressources énergétiques renouvelables de haute qualité et abondantes dont il dispose. Le pays vise à produire l'hydrogène vert le moins cher d'ici 2030 et à devenir l'un des trois principaux exportateurs d'hydrogène vert d'ici 2040. Le ministère chilien de l'Énergie, qui dirige la politique stratégique en matière d'hydrogène vert, doit s'engager auprès de parties d'outre-mer pour coopérer sur la question de la mise en place de chaînes d'approvisionnement internationales en hydrogène vert à partir du Chili. La signature de ce Protocole d'accord représente un pas de plus vers le respect de leurs engagements en matière de durabilité.
Juan Carlos Jobet, ministre de l'énergie du Chili, déclare : « C'est une excellente nouvelle qui permet de continuer à consolider le leadership du Chili dans le développement de cette nouvelle industrie. Notre potentiel en matière d'énergie propre nous permettra d'être les producteurs d'hydrogène vert les moins chers du monde, avec lesquels nous pourrons satisfaire notre demande, mais aussi aider d'autres pays à progresser dans la réalisation de leurs objectifs climatiques ».
Une coopération décisive pour l'avenir de l'hydrogène vert
Le Port d'Anvers, le Port de Zeebruges et le Ministère du Chili collaboreront régulièrement afin d'échanger des connaissances, des expériences et d'autres informations pour explorer de manière plus approfondie les possibilités de la coopération. Ce dernier point est particulièrement important pour éliminer les défis à relever avant le démarrage effectif de la production verte au Chili, la mise en place de la chaîne logistique entre nos continents et la logistique dans les ports maritimes flamands et leur arrière-pays.
Annick De Ridder, échevine du Port d'Anvers, ajoute : « Avec l'industrie, les ports jouent un rôle important dans la recherche de solutions pour notre climat. C'est pourquoi l'accord entre les ports d'Anvers et de Zeebrugge constitue une étape importante dans la lutte contre le changement climatique, en rendant les flux d'énergie durable plus accessibles en Europe. En tant que port d'Anvers, nous nous réjouissons de cet accord, qui consolide encore notre position de hub de l'énergie durable en Europe ».
Dirk De Fauw, Maire de Bruges : « La signature de la 'lettre d'intention' ouvrira certainement de nouvelles portes pour les ports de Zeebrugge et d'Anvers. L'hydrogène vert produit au Chili dans les années à venir sera principalement utilisé pour la consommation intérieure, mais il existe également des projets concrets d'exportation d'hydrogène vert vers d'autres parties du monde. Zeebrugge deviendrait ainsi la plaque tournante de l'approvisionnement en hydrogène vert en Europe occidentale. Cet élément de coopération a déjà été largement discuté lors des négociations de fusion avec le port d'Anvers : le port d'Anvers Bruges, véritable hub de l'énergie verte du futur ».
ENGIE, partenaire de la Coalition pour l'importation d'hydrogène avec une présence historique et une expertise de longue date tant en Belgique qu'au Chili, pays clés pour le Groupe, a pour objectif de développer les énergies renouvelables et de proposer des projets pour lancer la chaîne d'importation de molécules renouvelables entre les deux pays.
Catherine MacGregor, PDG d'ENGIE, déclare : « Convaincus que l'hydrogène vert jouera un rôle clé dans la décarbonisation de nos économies, nous sommes très fiers de soutenir le programme H2 Import Coalition et de collaborer avec la Belgique et le Chili. Avec un objectif de développement mondial de 4GW de capacité d'hydrogène renouvelable d'ici 2030, le Groupe est parfaitement positionné pour soutenir ces deux pays dans le développement d'une industrie de l'hydrogène ambitieuse tout en atteignant leurs objectifs net-zéro." »